Pascal Ory (автор)
Издателство: | Complexe Editions |
Език: | френски език |
Раздел: | Мемоари, биографии, писма |
Поредица: | Destins |
Етикети: | френска култура |
Мека корица, голям формат | 281 стр. | 460 гр.
(нова книга с леко захабен външен вид)
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На задната корица:
Paul Nizan, c'est beaucoup de monde à la fois : un brillant normalien, le condisciple de Raymond Aron, l'ami le plus intime de Sartre, qui en fut comme obsédé, un grand romancier politique, un pamphlétaire aux formules saisissantes, un militant sectaire et angoissé, l'amoureux de l'étonnante Rirette, le cousin de Lévi-Strauss, le compagnon de reportage de Cartier-Bresson...
Mais voici le même homme devenu, aux yeux de ses anciens camarades - Aragon, au premier rang -, un traître, voire un indicateur de police. Son crime ? Avoir rompu ouvertement avec l'Église communiste quand les chars soviétiques entrèrent en Pologne en 1939.
Redécouvert par la génération de Mai 68, salué par Godard, Nizan était, paraît-il, passé de mode. Ce livre, qui n'est pas une sage étude universitaire, est une occasion de réapprendre le chemin de cette œuvre séduisante, qui fut aussi une vie tragiquement singulière - ou faut-il dire : exemplaire ?
Pascal Ory est professeur d'histoire à la Sorbonne et président du Groupe interdisciplinaire d'études nizaniennes. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages portant sur l'histoire culturelle et politique des sociétés contemporaines, notamment Les Collaborateurs, 1940-1945 (Le Seuil) et 1889, l'Expo universelle (Complexe). Derniers en date : Du fascisme (Perrin, 2003) et L'Histoire culturelle (PUF, 2004).
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Préface à la nouvelle édition
à Lothar Baier
Pour Nizan on aura donc remué ciel et terre - la terre, surtout : après tout c'était un matérialiste. Un jour du printemps 2004, un petit groupe de membres du GIEN (sous cet acronyme ne cherche pas à se cacher le très sérieux et très actif Groupe interdisciplinaire d'études nizaniennes), assisté d'habitants de la commune belge de Rochefort (Province de Namur), bourgmestre en tête, s'est retrouvé autour d'un lopin de terre non construit, au cœur d'un lotissement. Pelles, pioches, tractopelle se sont activées, sous le regard des caméras. On a sondé, creusé, retourné, en suivant à la lettre un document dessiné, vieux de plus d'un demi-siècle, comme dans la plus classique des histoires de trésor. Mais comme ceci n'est pas un conte, rien qu'une fable vraie, ce fut en vain. Le trésor enfoui là en mai 1940 ne fut pas exhumé. Pour la troisième et - sans doute -dernière fois les vivants auront échoué à faire revenir à leur surface un objet plus précieux qu'un tas de ducats ou même qu'un squelette puisqu'il s'agissait, enveloppé dans une matière supposée imperméable, d'un manuscrit, celui du quatrième et dernier roman de l'auteur de La Conspiration, enterré ici à la hâte par un de ses camarades survivants de l'armée anglaise, fait prisonnier par les Allemands. Les Allemands ne purent pas mettre la main sur ces papiers, mais personne d'autre depuis non plus.
Oui, décidément, la vie de Nizan se lit comme un roman, et sa mort plus encore. Cette vie, cette mort, je les ai écrites, en 1980, dans le livre qui suit. Ce livre, cette vie, je les ai relus, avant vous. À quelques corrections près, à quelques ajouts bibliographiques ou généalogiques près, je n'y ai rien changé. Certaine coquetterie des auteurs leur fait parfois dire qu'après un quart de siècle ils changeraient tout. Moi, rien. Deux colloques, plusieurs numéros de revue - à commencer par ceux de la revue du GIEN, évidemment dénommée ADEN -, une dizaine de monographies, la première étude de la « fortune littéraire » de notre héros : la bibliothèque nizanienne est encore modeste mais elle est solide, sérieuse et, ce qui ne gâte rien, déjà très internationale. Mais dès qu'il s'agit de revenir à la part du récit, rien de ce qui s'est passé depuis ne me paraît justifier une « révision ».
Vingt-cinq ans : vingt-cinq années de nécrologie. Rirette, sa femme, est morte, après avoir écrit, fait écrire et publié ce qu'elle me racontait, avec verve, il y a trente ans, dans son petit appartement de la rue Boisso-nade. Mortes aussi la flamboyante Marianne Oswald, qui fut amoureuse de Paul-Yves, ou encore la très froide mais très fidèle Simone de Beauvoir. Anne-Marie, sa fille, est morte, également, trop jeune. Sartre venait de mourir quand j'écrivais les dernières lignes de ce livre, on le verra. L'autre « petit camarade » - et autre témoin de mariage -, Raymond Aron, s'est éclipsé un peu plus tard, après avoir rendu une dernière fois hommage, non sans élégance, à celui des trois qui lui paraissait le plus doué. Louis Aragon aussi est mort, définitivement costumé depuis septembre 1939 en « plus-grand-écrivain-communiste-français », grand poète confirmé et sordide calomniateur post mortem - il n'y a que les platoniciens qui croient que le Beau, le Bien et le Vrai sont forcément associés. Pour le reste, la belle maison de Grandchamp s'efface, le manuscrit des « Amours de septembre » achève de pourrir en terre belge. Pas de quoi changer un iota à une Vie à la Plutarque : exemplaire, comme elles le sont toutes.
Je sais : depuis 1980, il s'est passé, par ailleurs, quelque chose. Deux choses, exactement. Rien que deux, mais deux qui comptent, deux chutes qui ont fait du bruit. Celle d'un Mur. et. conséquence logique de la première, douze ans plus tard, celle de deux Tours. À y regarder de plus près, il serait facile de jouer un petit jeu de société qui rapporterait toute cette histoire-là au destin, pourtant éphémère et lointain, du pauvre Paul-Yves. Après tout, n'est-ce pas son petit-fils, Emmanuel Todd, qui fut, dans les années 1970, le prophète français de La Chute finale du bloc soviétique (comme il l'est, trente ans plus tard, de l'empire américain) ? Après tout, la rupture de l'automne 1939, placée explicitement par Nizan sous l'égide de Dostoïevski, n'a-t-elle pas sa source dans le cynisme d'un Pacte où les deux totalitarismes avouaient leur solidarité en profondeur, et, par là, scellaient leur destin historique, c'est-à-dire éthique ? Il n'est pas jusqu'à la manière qu'a eue l'Occident, depuis 1989, de se gâcher son triomphe à coups de petites inquiétudes et de grandes angoisses qui ne puisse trouver des échos du côté d'Aden Arabie - le livre comme le lieu.
L'importance d'un artiste se mesure à sa capacité à être posthume, celle d'un intellectuel à sa capacité à avoir été vivant. Ce n'est pas donné à tout le monde, et Nizan a porté ces deux qualités à leur plus haut degré. Philosophe critique des philosophes, journaliste de profession mais romancier de vocation, accrédité auprès du Quai d'Orsay mais militant communiste encarté, stalinien officiel obsédé par la mort et l'absurde : ce modèle d'écrivain engagé, tué par un soldat du Reich hitlérien, a certainement hanté l'esprit de Sartre, jusqu'au remords. Est-ce tout à fait un hasard si le choix par celui-ci d'une existence devenue à cet égard mondialement exemplaire est consécutif à la disparition de son ami le plus intime ? Paul-Yves avait dressé de Jean-Paul, dans Le Cheval de Troie, le portrait d'un nihiliste bourgeois tenté par le fascisme ; le retournement, pour être méconnu, n'en est pas moins impressionnant. DTsaac Singer à André Malraux, l'histoire des littératures ne manque pas de ces passages de relais, pour ne pas dire de ces substitutions d'identité.
Mais qu'on permette à un biographe de le dire nettement : les vraies raisons de s'intéresser encore à un écrivain cent ans après sa naissance ne peuvent être principalement biographiques : laissons cette trivialité-là aux biographies politiques. S'il peut nous «parler», aujourd'hui et demain, ce sera pour des raisons toutes littéraires. Que Racine ait été le courtisan dévôt d'un roi absolu ou Balzac un nostalgique de la branche aînée des Bourbons peut éclairer notre compréhension de Bérénice ou des Illusions perdues ; cela n'ôte ni n'ajoute une once au poids de leur qualité littéraire. Si Nizan doit passer l'examen d'entrée en xxie siècle, ce sera non comme stalinien angoissé, faisant, comme le professeur de philosophie de Ma nuit chez Moud, le pari de Pascal en version marxiste. Ce sera comme grand romancier du destin social et de sa fatalité, de la militance politique et de son désenchantement, ce sera comme auteur d'un des plus cinglants pamphlets jamais écrits, dans une langue, au reste, admirable, qui prouve, après d'autres, l'inanité de la thèse suivant laquelle il n'y aurait de bonne polémique, littérairement parlant, que de droite. Aden Arabie, et son fameux incipit, fut très lu par la génération de 68. Il mérite d'être découvert par les suivantes qui peuvent entendre dans cette voix dure, qui se force un peu à la dureté, un écho à leurs révoltes et à leurs troubles, comme elles l'entendraient, je le crois, dans Antoine Bloyé, Le Cheval de Troie, La Conspiration.
Bonne lecture, donc. Celle de cette biographie, puisque vous y êtes, mais n'oubliez pas, après, de commencer par le commencement : ce mort-là, deux fois tué, trois fois enterré, ce n'est pas de piété qu'il a besoin, encore moins de pitié, mais de lecteurs.
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